Les Français manquent de sommeil. La faute aux écrans, au stress, voire à la pleine lune, allez savoir. Nous ne dormons que 6h42 par nuit (la semaine) *, soit 15 minutes de moins qu’en 2023. À ce rythme-là, dans un petit quart de siècle, nous ne dormirons peut-être plus du tout, allez savoir aussi !
En tout cas, en cette veille de Journée internationale du sommeil (le 15 mars), j’ai fait mentir les études sur le sommeil. J’ai bien dormi. Assez. Et j’ai même rêvé.
Dans mon rêve, mon réveil sonne, je me lève, tout est encore normal.
J’allume la radio, je file sous la douche. Jusqu’au moment de me laver les dents, tous les responsables politiques de tous bords défilent au micro de « mes » matinales fétiches et racontent à quel point ils attendent avec impatience ce bel événement sportif international qui va faire rayonner la France et Paris, et pour lequel nous sommes « archi-prêts ». Ça devient bizarre.
Plusieurs journalistes parlent d’études unanimes : les Français sont de plus en plus optimistes, un état d’esprit indéniablement boosté par la perspective des JO. Je me demande si je ne suis pas dans un monde parallèle ?
Je prends les transports et sur les quais du métro, des annonces au micro déversent des messages plus enthousiastes les uns que les autres pour nous dire à quel point prendre le métro pendant les Jeux sera pratique, facile et convivial. J’hallucine.
J’arrive au bureau, je lis la presse : les hôteliers, restaurateurs et autres acteurs du tourisme publient des lettres ouvertes à gogo pour se réjouir de la venue de touristes des 4 coins du monde grâce aux JO. Dingue !
La journée continue, et 2 ou 3 clients m’appellent pour me dire : « On commence à être à fond sur les JO et on a envie que ce soit une fête pour les salariés qui ne seront pas en vacances : on va regarder la télé dans les locaux, faire des apéros, des concours … ça va être la fiesta, je t’en parlerai la prochaine fois ». Pendant le déjeuner, certains de mes collègues racontent qu’ils ont décalé leurs vacances pour profiter de cet événement historique et rester à Paris. À 14 h je me reconnecte et je reçois un mail pour me dire qu’il reste des places dans plusieurs disciplines olympiques qui m’intéressaient. Je regarde les prix : ça le fait, je les prends. C’est devenu complètement fou !
C’était un rêve parce qu’à 134 jours des JO, on croirait plutôt un compte à rebours avant le début d’un cauchemar. Les JO de Paris semblent plutôt condamnés à être des JO sans : sans ambiance, sans médailles, peut-être sans métro ou sans livreurs. Il n’y aura apparemment plus de Parisiens (même si c’est une « connerie », c’est un peu le rêve).
Et les médias, que pourtant on aime tant, chroniquent inlassablement ce désastre annoncé.
Ça ne m’empêche pas de dormir, mais si on pouvait lever le pied sur le JO bashing, et commencer à lire des articles positifs sur ce sujet censé être fun … ce serait sympa, merci.
*Source : Étude de l’INSV